Pêche urbaine

Pêchez le saumon de l’Atlantique dans les rapides de la rivière Ste-Marie

Sous les piles du pont International, avec la ville de Sault Ste. Marie en toile de fond et un guide expérimenté à mes côtés, je vis l’une des meilleures expériences de pêche à la mouche en milieu urbain que l’Ontario peut offrir. Bien entendu, l’eau est l’élément principal : nous pêchons ici dans un puissant cours d’eau tumultueux entre le lac Supérieur et la rivière Ste-Marie.

John Giuliani m’indique une zone où le courant est plus faible, en direction d’une pile de rochers en subsurface. « Lance en amont des rochers et laisse filer », murmure-t-il avec ferveur. Sous l’œil attentif de John, je laisse dériver ma nymphe avec indicateur dans un passage peu profond, dont les eaux translucides laissent voir un banc de saumons remontant le courant au-dessus du gravier, des rochers et des éclats de grès qui tapissent le fond. Je n’aurais probablement pas remarqué ces poissons sans mon guide d’une quarantaine d’années, qui accompagne les pêcheurs dans ces rapides depuis son adolescence.

Retour des saumons

« J’ai attrapé mon premier en 1989, juste après leur retour », m’annonce John Giuliani en me montrant la berge de la rivière Ste-Marie, côté Michigan, où la Lake Superior State University a lancé le programme d’empoissonnement pour le saumon de l’Atlantique en 1987. Cela permet aux étudiants se spécialisant dans les pêches d’avoir une expérience pratique des écloseries et cela donne également un regain d’intérêt à la pêche sportive, comme je le constaterai un peu plus tard.

John Giuliani remonte un magnifique saumon de l’Atlantique pêché dans les rapides de la rivière Ste-Marie

« Si ton indicateur remue, coule ou quoi que ce soit d’autre, tu dois ferrer », m’annonce-t-il. Une douzaine de lancers plus tard, le petit indicateur orange frémit légèrement et je tire sur ma canne de 8 avant que le poisson argenté au corps moucheté file en amont et saute hors de l’eau.

Aux portes de la ville

Avec les truites arc-en-ciel et les quatre espèces de saumon qui peuplent ces rapides, une mouche bien présentée a de fortes chances de trouver preneur. Sans surprise, ce vivier de poissons urbain est bien connu des pêcheurs. S’il n’est pas forcément nécessaire d’avoir un guide pour pêcher dans ces eaux rapides, mon expérience me confirme que cela permet de concrétiser plus vite ses prises.

James Smedley avec son premier saumon de l’Atlantique.

« Bien joué ! », rugit John Giuliani. Le gros poisson se retourne et plonge en aval pendant que je tourne le moulinet à toute vitesse pour ne laisser aucun mou. Le poisson file devant mes pieds, réduisant à néant tous mes efforts. Je sens ma canne se plier tandis que j’empêche ma prise de filer de l’autre côté des rochers. Finalement à bout de force, elle se laisse porter par le courant.

Ma progression dans l’eau est difficile, mais je finis par rejoindre le poisson un peu plus bas et je l’attrape par la queue. Voici mon premier saumon de l’Atlantique, une femelle de trois ans qui pèse 12 livres… et pêchée avec vue sur Sault Ste. Marie.

About James Smedley

Le travail du photographe et auteur James Smedley - 400 articles et 1000 images publiés dans des livres, magazines et journaux des États-Unis et du Canada - lui ont valu plus de 40 prix nationaux et internationaux. En plus d'animer des ateliers de photographie, James est le rédacteur en chef de la section voyages du magazine Ontario OUT of DOORS. James pêche à la mouche l'omble de fontaine et l'ombre arctique dans des rivières du Grand Nord et pêche au lancer la truite, l'achigan et la truite arc-en-ciel près de chez lui, à Wawa, dans le nord de l'Ontario, où il vit avec sa femme Francine et ses filles Islay et Lillian.

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