Destinations de pêche au saumon en Ontario

La pêche en rivière est destinée à un public averti. L’expérience est complètement différente de celle d’un charter sur les Grands Lacs.

En général, les pêcheurs au saumon savent bien que le lac Ontario est une destination sans pareille pour vivre des expériences de pêche mémorables, et combien différentes d’une pêche au saumon en rivière!

D’ailleurs, connaissez-vous les autres destinations de pêche au saumon de l’Ontario, du Nord en particulier? Saviez-vous que des guides francophones se font un plaisir de vous accompagner?

Des guides de pêche francophones

Friands d’offrir un type de pêche qu’on trouve moins au Québec, les guides de pêche francophones sont de plus en plus nombreux à offrir des forfaits sur le lac Ontario.

Jusque dans les années 1880, seul le lac Ontario accueillait une variété de saumon natif en Ontario : le saumon atlantique. Mais, disparu complètement à la fin du 19e siècle, des saumons du Pacifique sont alors introduits dans les Grands Lacs.

On a donc procédé à des ensemencements, dont l’objectif est double : améliorer la pêche récréative et contenir la propagation des espèces envahissantes telles que le gaspareau dont les saumons raffolent. Il faudra attendre les années 1980 pour que les effets de l’ensemencement se fassent ressentir.

Retour de la pêche sur le King Fisher de Simon Ledoux.

Aujourd’hui, les pêcheurs peuvent espérer jusqu’à 20 poissons de 20 à 30 livres (9 à 13 kilos) par jour pendant les trois mois d’été. La plus grosse prise du guide Yvan Rousseau n’est rien d’autre qu’un saumon de 34 livres, «le trophée d’une vie».

La pêche en rivière, pour les passionnés

Mais la pêche au saumon, on la connaît surtout à cause des images de pêcheurs, seuls, postés en pleine rivière avec de très hautes bottes, dans un univers nature. La Gaspésie est un bon exemple de destination bien connue. Mais les adeptes de saumon sont aussi nombreux dans les rivières de l’Ontario, notamment dans les grandes rivières du Nord.

La pêche en rivière est destinée à un public averti. L’expérience est complètement différente de celle d’un charter sur les Grands Lacs. Il y a beaucoup plus de monde autour de soi, les techniques de pêche changent et il faut surtout un temps d’adaptation car tous les combats se font à la main.

Saumon chinook par Bruno Mayot d’une trentaine de livres.

Bruno Mayot est guide de pêche en rivière en automne et au printemps. Il cherche les saumons chinook et coho lorsque ces derniers remontent les cours d’eau pour se reproduire dans les rivières du lac Ontario, comme la rivière Ganaraska qui se jette à Port Hope, ou les ruisseaux de Cobourg et d’Oshawa et la rivière Rouge. Le spécialiste parle d’une expérience beaucoup plus technique, très dépendante des conditions météorologiques. «Il faut être là au bon moment», résume-t-il. Un pêcheur avisé se doit de respecter un calendrier précis : d’avril à mi-mai pour la truite arc-en-ciel et septembre pour les saumons.

Bruno offre des excursions pour un minimum de deux jours pendant lesquels les participants apprivoisent les techniques de «la pêche en dérive naturelle avec indicateur de touche». Un équipement spécial est fourni, avec des cannes de plus de 4 mètres et des moulinets sans frein.

le saumon ET LE NORD

Mais ces rivières du Sud de l’ontario sont souvent très populaires. Si on cherche de la solitude, vaut mieux opter pour le Nord. Comme le dit Félix Goulet, originaire d’Abitibi-Témiscamingue et guide depuis 2008, il n’est pas rare de se retrouver seul à pêcher sur un plan d’eau du Nord ontarien.

L’expérience est tout autre, plus intimiste, plus sauvage. «On est loin de tout. On croise pas souvent quelqu’un. L’état d’esprit du Nord est différent», raconte-t-il.

Pour Félix, le nord de la province est plus intéressant en termes de diversité écologique. Le nombre incalculable de petits lacs sauvages, des plans d’eau reculés en pleine forêt, tout en se gardant la possibilité de prendre d’énormes poissons, l’ont conquis. En fait, les eaux ontariennes comptent parmi les plus beaux endroits de pêche au monde. Les passionnés peuvent compter sur une pisciculture à salmonidés avec plusieurs milliers de poissons ensemencés et des records de pêche à faire pâlir les plus expérimentés.

Un doré jaune pris par Félix Goulet sur l’un des nombreux lacs du Nord de l’Ontario.

Baie Georgienne, lac Supérieur, rivière Sainte-Marie...

Existe-t-il des destinations incontournables? Si! Il y a l’imprenable baie Georgienne, la rivière Sainte-Marie et le nord du lac Supérieur. Quand on parle de solitude et de nature… 

Dans la baie Georgienne, du printemps à la fin de l’été, le saumon afflue dans la baie. Les plus grosses prises se trouveront à 30 mètres de profondeur et au-delà. Il y a même un concours, le Owen Sound Salmon Spectacular, fin août à début septembre, pour les plus férus.

À Sault-Sainte-Marie, la rivière Sainte-Marie est réputée pour les truites arc-en-ciel et les saumons. Typiquement, la saison s’échelonne de fin juin à août. Au début de la saison, le saumon chasse les éperlans à la base des rapides, puis lorsque les niveaux de l’eau s’abaissent et les températures s’élèvent, il s’anime dans les rapides. On trouvera des chinook dès juillet, du saumon de l’Atlantique en juin et juillet, du saumon rose en septembre, et du coho en septembre-octobre. À noter que les rapides de la rivière sont parfaits pour les pêcheurs à la mouche.

Puis, vers la fin août à début septembre, les saumons remontent dans la rivière Nipigon depuis le lac Supérieur — près de Thunder Bay. Ils sont présents seulement dans la rivière en aval du barrage Alexander. Poisson vif et brusque, il cassera les lignes de mauvaise qualité. On trouve le chinook, le coho et le rose. Pour l’anecdote, la rivière Nipigon est mythique car la plus grosse truite mouchetée au monde y a été capturée il y a environ une centaine d’années. Elle pesait 15 livres, soit presque 7 kilos! Pour préparer son séjour : Thunder Bay Salmon Association, Nipigon River Adventures.

Quelques conseils pratiques avant de partir à la conquête des eaux

Tous les experts s’entendent sur l’importance de bien se préparer à la pêche. La partie n’en sera que plus agréable, et ce n’est pas sorcier de le faire.

  • Bien s’équiper : cannes, hameçons, leurres, appâts… Il existe toute une panoplie de matériel de pêche à disposition. Si les guides fournissent eux-mêmes le matériel, vous pourriez vouloir les acheter ou les louer vous-même lors de vos aventures personnelles. Rendez-vous chez les grandes enseignes comme Canadian Tire ou les établissements spécialisés que l’on retrouve un peu partout dans la province.
  • Suivre les règles : pour pêcher en Ontario, il faut respecter un règlement précis. On ne peut par exemple utiliser qu’une seule ligne, et jusqu’à quatre hameçons par ligne. Il faut aussi se doter d’un permis de pêche. Plusieurs options de permis existent, variant ainsi le nombre de poissons journaliers autorisés.
  • Choisir sa saison : si vous avez un objectif de prise bien précis, consultez la saisonnalité des poissons. Certains se feront rares à une période donnée alors que d’autres abonderont. L’application ON-Pêche du ministère des Richesses naturelles et des forêts est un outil incroyable pour en apprendre davantage.
  • Ne pas négliger la sécurité : on peut vite oublier les dangers lorsqu’on est en vacances, voguant sur des eaux cristallines de l’Ontario... Mais les Grands Lacs sont de véritables mers intérieures qui ne doivent pas être prises à la légère. Pensez donc à bien vous habiller en prévoyant des souliers antidérapants et des vêtements imperméables. Si vous partez sans guide, équipez-vous aussi d’un système d’alarme et de gilets de sauvetage. Si vous souhaitez l’aide d’un expert, choisissez toujours un guide de pêche professionnel membre de l’Ontario Sportfishing Guides Association et accrédité par Transport Canada.
  • Éviter le mal de mer : pensez à vous munir de cachets qu’il faudra prendre souvent une demi-journée à l’avance pour bénéficier de ses effets. Les virées en charter peuvent être déroutantes pour certains!
About Lucas Pilleri

Lucas Pilleri aime voyager. Canada, États-Unis, Italie, Espagne, Tunisie, Grèce, Norvège... Son appétit touristique est insatiable ! D'origine française mais vivant dans l'Ouest canadien depuis 5 ans, il aime contempler les ciels bleus albertains, profiter de la côte pacifique à Vancouver et découvrir les terres élancées de l'Est.

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