Faire de la raquette, la nuit, dans le Nord...

Quand une amatrice de planche se trouve en pays plat, elle troque sa planche pour des raquettes et va à la découverte de l’espace en pleine forêt, la nuit. 

Les pieds de Jeneviève LeBlanc ont chaussé pour la toute première fois une planche à Bromont, au début des années 2000, peu de temps avant qu’elle parte dans l’Ouest pour apprendre l’anglais. Aujourd’hui installée en Alberta, Jeneviève passe chaque fin de semaine d’hiver à dévaler les pistes des Rocheuses.

Elle n’est plus seule à le faire. Parce que son amour de la planche lui a permis de rencontrer celui qui deviendra le père de ses enfants enfants – et qui lui fera quitter l’Ouest quelques années pour découvrir le nord de l’Ontario!

Des Rocheuses au Nord

Mais quand on est une mordue de la planche, comment passe-t-on des pentes anguleuses à un pays plat comme le nord de l’Ontario, où la planche sert de tablette?

Une famille de planchistes qui a craqué pour la raquette. Photo : Jeneviève LeBlanc

Jeneviève optait alors pour la raquette. Oui, la raquette. Encore mieux : la raquette à la belle étoile. Et elle a encore des papillons, juste à y penser! Elle partait à la découverte de l’espace d’une tout autre façon qu’en dévalant les Rocheuses. «Le ciel clair, l’air pur et froid, la tranquillité des bois et le sentiment de partager les sentiers avec la faune nocturne me faisaient tellement tripper», se rappelle-t-elle, des étoiles dans les yeux. Elle avait même pensé lancer une entreprise d’excursions à raquette.

Le sol idéal, le ciel parfait

L’avantage du relief plat du Nord ontarien et de ses marécages, c’est qu’ils deviennent une excellente base pour de superbes sentiers de motoneige et de ski que l’on peut pratiquer tout au long de l’hiver qui s’étire de novembre à fin mars.

Une fille qui n'a pas peur de l'hiver! Photo : Jeneviève LeBlanc

En plus, les nuits sont longues et l’absence de pollution lumineuse dans la nuit donne un ciel clair perforé d’étoiles en surabondance. On se croirait à la conquête de l’espace, le planétarium en plein air et sans frais! Bonus : on observe régulièrement la danse impressionnante des aurores boréales – Jeneviève peut en témoigner!

«C’était magique», se souvient-elle. «La combinaison d’être dans les bois la nuit, d’entendre les oiseaux nocturnes nous repérer, les arbres craquer sous le poids de la neige, l’air glacial sur nos visages et la lumière du ciel danser et refléter sur la neige. On aurait dit que tout était mille fois plus clair, que la nuit n’était pas sombre et que nous étions les seuls au monde à être témoins d’un aussi beau spectacle. Je me rappelle qu’il faisait vraiment froid, au point où nos cheveux étaient pleins de frimas, mais que c’était tellement beau que mes orteils gelés ne me dérangeaient soudainement plus. Une chance qu’on a pu aller les réchauffer pas trop longtemps après dans les petites huts du club de ski de fond.»

Les meilleurs endroits pour faire de la raquette dans le Nord

Jeneviève vante particulièrement l’expérience de nuit. Cependant elle aimait bien sortir de jour en raquette pour profiter de cette lumière du soleil qui fait scintiller la neige déjà si blanche. Elle a adopté le mode exploratoire des gens du Nord ontarien, qui partent souvent à l’aventure en raquette dans la forêt qu’ils connaissent bien. Mais si on préfère les sentiers balisés, les clubs de ski de fond font de plus en plus de place aux raquetteurs. Certains valent vraiment le détour.

En raquette à Kapuskasing. Photo : Jeneviève LeBlanc

Jeneviève a surtout connu les sentiers développés en marge des pistes de ski de fond de Kapuskasing. Dans le coin, le club Kap Nordic Skiers propose d’excellents sentiers et régulièrement une marche en raquettes sous la lune. Comme à Ski Hearst, d’ailleurs.

Mais Jeneviève aurait certainement beaucoup – beaucoup – de plaisir à partir à la découverte des sentiers Nastawgan, un réseau millénaire - oui, millénaire car établi par les Anishinabé - qui s’étire de Temagami à Temiskaming Shores. On y propose des randonnées guidées de jour pour admirer les forêts anciennes dont les arbres sont âgés de plus de 700 ans. C’est au milieu de ce décor que le célèbre Grey Owl est devenu trappeur au siècle dernier.

En raquette, dans le secteur de Thunder Bay. Photo : SPOMT

Plus à l’ouest, Thunder Bay est connue pour sa communauté de fan de ski de fond et de sports d’hiver. On y a développé de nombreux sentiers de raquettes. D’ailleurs, le parc Centennial est le premier nommé par les amateurs de raquette. Suit le Kamview Nordic Center, qui compte plus de 20 km de bonheur à arpenter autour des pistes de ski! Non loin de là, de l’autre côté de la baie, le parc provincial du Sleeping Giant est parcouru de sentiers qui mènent à de magnifiques points de vue sur le lac Supérieur.

Des sites en abondance

Les clubs locaux de ski et de raquette sont légion, pour les raisons évoquées plus tôt : la parfaite base et la longue saison. À Moonbeam, le Club de ski Rémi offre de beaux sentiers avec un chalet où se réchauffer quand le froid pique un peu! L’Ontario Trails Council a répertorié toute une liste de sentiers à explorer par région.

L’après-raquette

Surtout, quel que soit le site que vous allez découvrir, n’oubliez pas de déguster un bon chocolat chaud au chalet et une confiserie locale pour compléter votre état de plénitude… Ou, comme le fait Jeneviève, un bon Caesar! Santé!

About Nord de l'Ontario

Nord de l'Ontario écrit des textes originaux sur le Nord ontarien, ou encore à partir d'autres textes de la version anglophone du site et les adapte pour vous!

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