Voyage au cœur du continent

Partez pour une aventure à couper le souffle au cœur d’une région empreinte d’histoire et riche d’une nature sauvage intacte.

Au cœur du continent, la vie retient son souffle. Le rythme des saisons impose sa cadence. La nature sauvage est ici chez elle, libre de tout artifice humain.

Le cœur du continent s’étend du nord-est du Minnesota au nord-ouest de l’Ontario de part et d’autre de la frontière canado-américaine, sur plus de 20 000 km2. Sur sa portion canadienne, il court de Thunder Bay à Fort Frances, bordé par le lac Supérieur à l’est. La région est riche de paysages sauvages de forêts, de lacs et de rivières, de bassins purs, d’une faune abondante, d’une culture et d’une histoire uniques.

Carte : heartofthecontinent.org

Tous ceux qui séjournent au cœur du continent témoignent d’un contact direct et puissant avec la terre. En été, les lacs et les rivières deviennent clairs et accueillants, les couleurs explosent, le chant des oiseaux remplit l’air vivifiant. Les soirs près du feu, on est bercé par le ressac des vagues du lac Supérieur qui s’écrasent sur la côte, la plus vaste étendue d’eau douce au monde, venant caresser l’antique basalte noir sur les rivages nord du Minnesota.

Avis aux amateurs de road trips et de caravaning !

Quatre saisons de loisirs

Le cœur du continent constitue la plus grande étendue d’espaces verts publics en Amérique du Nord. Il comprend de nombreux parcs réputés mondialement : le parc provincial Quetico, Superior National Forest et les parcs nationaux états-uniens Voyageurs et Grand Portage. La région offre ses charmes tout au long de l’année.

Au printemps : on dévale les rivières en kayak, on pêche le doré et l’esturgeon et on cueille les premières baies. On se promène en admirant la faune et la flore en éveil.

Photo : SPOMT 2013

En été : on fait du paddling, du canot, du camping… et des feux de camp aux abords des lacs clairs. Éreintés après une longue journée de vogue, on s’installe au creux des pins centenaires, on défait son sac, on allume un feu et on passe la nuit à la belle étoile.

Photo : What A Ride (Sawicki) 2012

En automne : on peut se lancer à la chasse au chevreuil, profiter des couleurs automnales qui habillent les forêts locales de rouge, brun, jaune, or… On part se balader dans les pinèdes pour humer l’air déjà frais.

En hiver : le grand manteau blanc pare les feuillages des forêts, et la neige blanche, étincelante, luit sur les lacs gelés. On s’adonne au ski, on recharge ses batteries dans le calme plat de la nature, loin de toute civilisation et de tout appareil électronique, on fait des trous dans la glace des lacs pour pêcher, on sort en raquettes au milieu des forêts enneigées, ou on campe pour les moins frileux d’entre nous !

Le cœur du continent, une histoire ancienne

Le nom « Cœur du continent » fait référence à la situation géographique et géologique de la région. En effet, cette étendue naturelle est située en plein cœur du continent nord-américain et fait partie du Bouclier canadien.

Le cœur, en plein Bouclier! Photo What A Ride 2014

La région est le théâtre de 11 000 ans d’histoire humaine, remontant jusqu’à la dernière ère glaciaire ! Les premiers à habiter la région sont les chasseurs-cueilleurs, suivis des peuples paléo-indiens et des Premières Nations qui en sont les résidents depuis plusieurs millénaires.

Au 17e siècle, le peuple Ojibwé fait la rencontre des commerçants de fourrures français et autres coureurs de bois. À la fin du siècle, la Compagnie du Nord-Ouest, basée à Montréal, spécialisée dans la traite des fourrures, établit son siège social à Grand Portage, au Minnesota, sur les côtes occidentales du lac Supérieur, avant de déménager à Fort William, résidence actuelle de la ville de Thunder Bay. À partir de cet avant-poste, les Européens naviguent sur les rivières autochtones tout en établissant des postes de traite le long des cours d’eau.

Puis, dans la deuxième moitié du 18e siècle, les industries minière, forestière et céréalière sont en essor. Des milliers de travailleurs accompagnés de leur famille affluent ainsi des quatre coins du globe.

Les plus beaux sites de la région : Le cœur du cœur

À l’est, près de la frontière, aux abords du lac Supérieur:

  • Le parc provincial Sleeping Giant : destination très populaire chez les habitants de la région, le parc est situé sur la péninsule de Sibley qui donne sa forme si emblématique au fameux Sleeping Giant. Randonnées, camping, observation d’oiseaux, de cerfs, loups, renards, lynx… Il y a de quoi faire. À ne pas manquer : le Sea Lion, cette formation rocheuse curieuse et fascinante qui plonge droit dans la mer !
  • Le parc provincial Quetico : reconnu comme l’une des meilleures destinations au monde pour le paddling, ce parc ontarien couvre près de 500 000 hectares. On peut aussi y faire du canot, du kayak et de la natation en été. En hiver, on pourra skier et faire des raquettes sur les eaux gelées des 2000 lacs présents. Idéal pour le camping en famille (tentes et caravanes) !
  • Les chutes de la rivière Pigeon à Grand Portage : culminant à 36 mètres de haut, les chutes attirent chaque année des milliers de visiteurs. Situées dans le Grand Portage State Park, qui fait techniquement partie du Minnesota mais qui est à cheval sur la frontière, accessible via l’autoroute 61, les chutes ont été admirées depuis des siècles par les peuples autochtones puis les Européens qui employaient les rapides non loin pour leurs activités de négoce. La culture ojibwée est présentée dans le centre d’interprétation du parc.
Les chutes de la rivière Pigeon au parc Grand Portage au Minnesota Photo: Explore Minnesota

À l’ouest:

  • Fort Frances: voilà une petite ville-frontière pleine de charmes, capitale industrielle du Nord-Ouest de l’Ontario, notamment pour ses mines et moulins. Le musée de la ville offre un tour historique passionnant qui vous invitera à en apprendre plus sur leur collection d’artéfacts. Premières Nations, traite de la fourrure, pionniers, et foresterie sont au programme. Ouvrez l’œil pour la Big Chair dans le parc Pither’s Point – difficile de la rater ! Faites enfin un saut du côté de chez Betty’s The Pink Store, en centre-ville : le magasin est une attraction en soi, avec vêtements, cadeaux, accessoires, livres, jouets et produits artisanaux, le tout dans une atmosphère d’époque séduisante.
Des éléments-clés de l'époque de la traite au Fort Frances Museum. Photo : Jullian Berry
  • Retrouvez le Centre historique Kay-Nah-Chi-Wah-Nung pour obtenir un panorama historique et culturel des peuples autochtones de la région. Le site est l’un des plus beaux endroits au monde pour contempler les tertres funéraires, riches d’une histoire millénaire vertigineuse.
Au centre Kay-Nah-Chi-Wah-Nung, on jette un regard historique sur la région. Photo What A Ride 2012
  • Pour une expérience insolite, destination Ignace. Là-bas, montez à bord d’un hydravion pour un vol de 12 minutes et rejoignez le White Otter Castle, cette bâtisse en bois de quatre étages qui aurait été, selon la légende, construite par un seul homme, en plein milieu de la nature sauvage canadienne. Pourquoi ? Comment ? À vous de le découvrir ! On pourra aussi tout simplement profiter du calme avoisinant dans l’une des quelques cabines en location autour des lacs.
  • Le parc national Voyageurs : parce qu'un image vaut mille mots, il suffit de visionner cette vidéo pour faire son sac dès le lendemain. Le parc se trouve juste de l'autre côté de la frontière, dans le Minnesota. C'est un lieu rêvé pour le camping, les pique-niques, le canot, la pêche et les longues marches en famille.

Dans la région de Thunder Bay :

Thunder Bay regorge de nombreux trésors. Située sur le rivage nord du Lac Supérieur, sous l’œil protecteur de l'île-montagne Sleeping Giant, la ville donne un cadre de vie de haute qualité à ses 110 000 habitants. Véritable centre névralgique des environs, Thunder Bay offre de nombreuses occasions de sorties.

  • Hurkett Cove Conservation Area : la zone est le lieu rêvé des admirateurs d’oiseaux, des naturalistes et des  photographes. On peut également y pêcher, camper, faire du vélo, des raquettes en hiver, des randonnées, etc.
  • Silver Harbour Conservation Area: partez pour une marche facile de 2 km avec comme récompense un accès sur le Lac Supérieur, une plage rocheuse et une grotte. Ne pas oublier le pique-nique !
  • Centennial Botanical Conservatory: humez un peu d’air des îles chaudes dans la maison tropicale arborant fleurs et arbres exotiques. Ouvert tous les jours à heures variables.
De l'aire de conservation Mission Island on observe le lac Supérieur. Photo  What A Ride (Sawicki) 2011
  • Juste à l’extérieur de la ville, profitez d’une visite guidée d’une mine d’améthyste et repartez avec un souvenir au Amethyst Gift Center.
  • Finnish Labour Temple: visitez un centre communautaire et culturel canado-finlandais bâti en 1910 qui témoigne de la présence de la plus grosse communauté finlandaise expatriée au monde. Rendez-vous au Hoito pour déguster les fameux pancakes finlandais !
Le Hoito, centenaire, est à la fois authentique et modeste. tout est dans les Pancakes! Photo What A Ride Sawicki 2011
  • Terry Fox Visitor Information Centre : faîtes le plein de renseignements sur votre séjour après une photo au pied de la statue de bronze érigée en l’honneur du célèbre coureur sur la route 11.
Terry Fox est devenu un symbole, au Canada. Au début des années 1980, ce jeune homme atteint d'un cancer a décidé de traverser le Canada à la course pour amasser des fonds pour la recherche sur le cancer. Photo What A Ride (Sawicki) 2011
  • Sleeping Giant Brewing Company: explorez les coulisses de fabrication de l’une des bières les plus réputées de la région (et du pays). Vous pouvez réserver votre visite guidée de 45 minutes pour seulement 8 $.
  • Fort William Historical Park : avis aux passionnés d’histoire ! Au Fort William, on remonte le temps jusqu’en 1816 avec la reconstitution d’un poste de traite de fourrure doté de 46 bâtiments, d’un camp ojibwé, et d’un observatoire cosmique. Amusement et découvertes garantis !
Le fort William, à la tête des Grands Lacs. Photo : SPOMT Iromoto 2012
  • L’Auditorium de Thunder Bay : rendez-vous pour une soirée mémorable dans cet amphithéâtre de 1500 places, résidence de l’un des orchestres symphoniques les plus réputés d’Amérique du Nord.
  • Les amateurs d’art en prendront plein les yeux à la Thunder Bay Art Gallery, le plus grand espace d’exposition public de la région, avec notamment des tableaux de Norval Morrisseau, surnommé le « Picasso du Nord », ou bien encore à la Ahnisnabae Art Gallery avec plus de 70 artistes Premières Nations représentés.

Le Partenariat du Cœur du Continent 

Le Heart of the Continent Partnership est une coalition canado-américaine d’exploitants, d’agences gouvernementales, de Premières Nations, de parcs, d’associations et de parties prenantes locales en tout genre. Ce projet frontalier vise à promouvoir la santé économique, culturelle et naturelle de la région grâce à un tourisme durable. L’enjeu ici est de maintenir l’authenticité géographique de la région – sa nature, sa culture, son esthétique, son héritage, et le bien-être de ses habitants.

La très renommée National Geographic fait même partie du projet et a développé un site internet de géo-tourisme répertoriant des centaines d’activités et d’attractions locales. Retrouvez leur fine sélection à : https://www.traveltheheart.org

About Lucas Pilleri

Lucas Pilleri aime voyager. Canada, États-Unis, Italie, Espagne, Tunisie, Grèce, Norvège... Son appétit touristique est insatiable ! D'origine française mais vivant dans l'Ouest canadien depuis 5 ans, il aime contempler les ciels bleus albertains, profiter de la côte pacifique à Vancouver et découvrir les terres élancées de l'Est.

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